Nous étions toutes les deux (deux femmes dont le prénom commence par un G majuscule) sur les trottoirs, à travers les rues, sur les passages piétons ou à côté, les rues montaient et descendaient, nous marchions vite, je jetais des coups d'oeil dans les vitrines, de l'autre côté de la rue, dans le ciel, je ne voyais pas bien, mais cette cadence était agréable, ce rythme soutenu, le froid, et le fait que je ne savais pas où j'allais, je suivais, en parallèle, c'était très excitant.
Enfin goûtée la toute première harsha dans un café du dimanche, "bruyant comme un hall de gare, ce qui permet de s'isoler" (est ce que je reprends bien ses termes?). Je voudrais adopter la harsha comme petit déjeuner du dimanche.
On achète des souvenirs (Choux de Bruxelles violets, chocolat noir, et galette jaune), on parle, on parle, on parle, je sais que je me souviendrai de nos conversations, de celles de la rue, et de toutes celles dans l'appartement, entre deux portes, sur le coussin, assise à table, dans la cuisine.
Au Roi des Belges, j'étais dans la peau d'une critique de thé, sentir le vrac, déterminer la couleur, sentir, goûter, sentir, parler, écrire. Le thé au Lotus est fleuri plus que fruité et le verdict vaut la consommation.
La grand place est plus petite que ce que j'imaginais, ça n'empêche pas l'émotion au contraire. Des petites rues sinueuses donnent sur de grandes galeries rectilignes, je vois pour la première des cuberdons.
Sur le quai de la gare centrale, échange de sacs remplis de cadeaux, d'à bientôt et de promesse de futures visites.
Dans le train, c'est confortable, il fait bon, j'ouvre Le ciel des chevaux, c'est l'atmosphère parfaite.
Après la gare d'Antwerpen, c'est comme si la porte du train était restée ouverte. Le refroidissement se fait par le bas, par les pieds, le froid est de plus en plus gênant et il n'y a jamais de retour de la chaleur.
On arrive à Rotterdam, sans chauffage.
Accident de personne entre Rotterdam et Den Haag. Le froid ne se compte pas seulement qu'en degré celsius.
On nous demande de changer de train, qu'il faut attendre près d'une heure sur le quai (froid???).
De nouveau assise dans le train de dépannage, j'ai l'impression que la destination a changé pour Moscou. Les cours d'eau sont solides, le blanc est partout. On s'y enfonce.
Pourtant, je descends bien à Schiphol, un aéroport qui sert de gare. Je marche jusqu'au bus, en croisant un adolescent en Tshirt, dont j'arrive même à apercevoir le caleçon, donc la peau. Monde parallèle. Réalités différentes. Le froid ne serait qu'une création de mon imagination?
C'est entre Amstelveen Busstation et Meander, juste en apercevant sa figure d'abricot derrière la vitre que le petit orteil du pied gauche a silencieusement retrouvé son état habituel, courbé, collé à son voisin, mais détendu et surtout indolore.
Merci à G. pour l'invitation, l'incitation, les discussions, la logique du travail, les rires, les adresses, les découvertes, les albums photos et albums de cartes, les photos, les duvets, les chicons.
La très fameuse harsha |
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