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Tuesday, October 23, 2007

Contractions


Depuis hier, ça a commencé, et ça ne me lâche pas.
J'ai abusé, il a fallu absolument que je me casse les reins à laver ce balcon plein de cendres de nos barbecues expérimentaux.
Et comme, je ne me suis pas arrêtée là, j'ai aussi marché, et fait du shopping et encore du ménage et d'autres trucs fatigants...me voilà à compter les contractions.
Sans savoir ce qu'est vraiment une contraction, en plus...

Et ça m'occupe bien, car ça revient souvent ces moments où le ventre durcit comme du plomb.
Bref, il est tard maintenant, et si je n'avais pas dormi tout l'après midi, j'aurais moi aussi sommeil.
Alors il faut que j'aille sur une île virtuelle, il me faut un bon bouquin, une fiction dans laquelle je puisse plonger et oublier un peu qu'il fait nuit, qu'Hiro dort, et que je suis seule à compter.
J'ai fini tous les Murakamis que j'ai achetés, dommage.
J'ai pour seul choix ce soir, deux livres que j'ai commencés et jamais pu finir. Le premier est "A Quiet Life" de Kenzaburo Oe...
Je sais même plus où je m'étais arrêtée les autres fois, alors je cherche, je lis un passage qui ne me dit rien, je reviens en arrière, et je fais ça pendant un moment, quelle galérienne, je pense à ma copine Gwen et sa super bibliothèque sophistiquée et naturelle (ça c'est mon choix d'adjectifs qui vont bien ensemble, je trouve), remplie de livres choisis, offerts, qui ont tous un lien entre eux, ne serait ce que par leur proximité dans la bibliothèque. On voit qu'elle les aime aussi, ils ont leur place, ils sont beaux et en bonne santé.

Et moi je me force à lire un bouquin parce que j'ai littéralement rien d'autres à me mettre sous la dent.

Mais pour une fois, j'arrive à rentrer dans un interstice, je m'introduis peu à peu dans la narration, je crois que pendant tout ce temps où je me suis désintéressée de ce livre, j'y ai quand même pensé, il m'a même un peu hanté.
Et donc, un passage ce soir m'a donné envie de sortir de mon îlot artificiel (canapé, coussins, doudous) pour venir allumer la machine et laisser les mots sur cet espace.

I had wondered whether Father, in the habit of carrying his jokes dangerously far, hadn't said to Mother, "You bore me an accursed child." Which is the way he usually unwittingly hurts other people's feelings. And when it backfires he thinks he's been misunderstood, though he's asked for it by being the one who started it. And this, in turn, leads him to indulge in self-pity, and then end up mercilessly angry at the one he offends.
C'est un hommage à mon père, oui c'est tout à fait ça, et je viens de comprendre le mécanisme, d'un seul coup, ce fut une vraie révélation.

Sur ce, je retourne sur l'île, je dois continuer et suivre ce fil transparent, j'ai attrapé l'hameçon maintenant, je ne peux plus revenir en arrière.

2 comments:

Gwen said...

Tu vois, si tu avais adopté à l'identique ma vie, tu n'aurais pas nettoyé le balcon !!! ça, c'est pas du tout mon genre !!!
C'est très sage de troquer le ménage contre la lecture !!!

Dans ma bibliothèque, il y a un livre en anglais. C'est le Tour d'écrou d'Henry James. C'est son exemplaire que ma mère m'a offert.
... Les parents et l'hommage que, parfois, on a envie de leur rendre...

Anonymous said...

Je regrette de pas être passée plus tôt, tu nous tiens au courant, hein? きをつけてください