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Wednesday, February 28, 2007

une chute!

Le dernier jour de février tombe un mercredi.
Et moi, je tombe tout court.

On n'est pas tuesday, et si c'est un self-portrait, il ne me met pas vraiment en valeur...

Aujourd'hui, je suis tombée à la renverse, il s'est produit quelque chose au moment même où la cuillère a atteint mes lèvres, il y a peut être eu un instant d'immobilité, et puis la chute...et puis le choc, par terre. A ce moment-là, les saveurs se sont mélangées et j'ai vraiment ressenti l'effet "tout fou la banane".

Mon copain aurait crié "putain que c'est bon", des mots français avec une conviction japonaise, moi je tombe de plaisir.

Je recommande ce dessert, appelons le plutôt "cette expérience", assurez-vous toutefois que vous êtes dans un environnement capitonné, éloignez les enfants, et savourez!

PS: c'est G. qui m'en a parlé. Il faut googler "tofu-banane", ou plus simple on met du tofu et de la banane, ensemble, dans un bol on remue, on mixe, on fouette, au choix, et on attend que la magie opère.

Tuesday, February 27, 2007

Comme un poisson (décibels suite)

Ce matin, c'est Gotan qui me réveille. pas les cris des corbeaux comme des enfants qu'on égorge, je passe un peu de temps, seule chez moi, devant l'ordinateur, à échanger des mails avec ma voisine de pallier, je ris beaucoup, mais ça ne fait pas de bruit.

Le son de l'eau qui bout dans la théière électrique...rassurant.
Le bruit de l'eau dans la cabine de douche...relaxant.


Quand je sors, je me rends compte qu'aujourd'hui, je me sens comme un poisson dans l'océan, il y a du monde autour de moi, comme de nombreux bancs de poissons, des petits, des gros, des pressés, des lents...Plus les trams, les bus, les voitures, les feux rouges, et pourtant leurs sons ne m'atteignent pas...ça glisse sur moi!

Dans la Yamano, j'ai une place privilégiée devant une fenêtre, les yeux dans mon livre de kanjis...soudain, un bruit affreux me sort de mon coma.

Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir que c'est à coup sûr un petit poisson tout frêle qui est à l'origine de ce râclement violent. Je me demande quand même comment on peut avoir de si petits gabarits, se prendre pour une shibuyette super sexy, ultra féminine et se râcler les sinus jusqu'à atteindre le fond, sans la moindre gêne, sans attirer la moindre attention sur soi...total mystère!Et comme ce poisson frêle n'est pas venu tout seul, j'ai droit à un concert de reniflements, ravalements de liquide sinusal dégeulasses.

J'essaie de me plonger dans mon livre de kanjis...impossible, les kanjis ne sont pas pénétrables, c'est une surface solide infranchissable, je flotte, et les bruitages grossiers persistent et me dégoutent toujours plus...

Takadanobaba et sa sonnerie d'astro boy me sauvent du cauchemar, et surtout sauvent la sardine d'un coup de pied latéral quasi mortel!
La sardine renifleuse est descendue, mais ses collègues prennent le relais, je n'en pleux plus.

Je me concentre sur ma fenêtre, je regarde au dehors en essayant de voir, ce que jusqu'ici je n'avais vu, sur ce trajet que je fais pourtant presque tous les jours depuis plus d'un an.

Des choses, j'en vois, c'est sûr, une pub pour un coiffeur sur un drap, mal accroché à la porte d'un appartement vers Shin-Okubo, un quai abandonné entre Yoyogi et Harajuku, un temple et son cimetière au bord de la voie avant Shibuya.

A la sonnerie, je suis emportée par le banc de poissons descendant, je bouge à peine les nageoires, le groupe me transporte en évitant le banc ascendant.

Dehors, je profite de la confusion sonore pour effacer de ma mémoire les reniflements, trois voix nasillardes m'attendent en bas des escaliers, le trafic routier, les travaux, Shibuya se prépare.

Trois photos d'une source naturelle près de Yamanakako, en bas du mont Fuji. L'eau vient du sommet du mont et s'écoule sous terre, elle surgit à cet endroit, à 15 mètres de profondeur, si claire qu'on peut voir le fond sans peine.

Monday, February 26, 2007

mon quotidien en décibels

au réveil

crouah crouah kro ahhhhh....
ringgggg ringggg ringggg

le petit déj
crunch crunch miammmm mmmmh
gloup gloup gloup

la douche
schhhhhh schhhhhhh mmmmmh

le déjeuner
encore d'autres crunch crunch, d'autres miam miam, plus quelques gloup gloup

la yamano
tchak
ring
boum
ping
baouh

le cours de français
gloup
et surtout beaucoup de bla bla bla noyés dans des décibels de 'I love you', "you're the one', 'angel', 'love you', tralalilala...tchikaboum

yamanote retour
ring ring
ting tong
tchak
tchik
boum badaboum
di di di da di

dîner
slurp
miammmmmmm

soirée
mmmmmmh michaellllllllllll

Friday, February 23, 2007

divagations dans le quartier

Un après-midi d'ennui mortel, je décide de prendre mon appareil photo, celui qui se décharge nonchalamment quand ça l'amuse.
Nous partons lui et moi dans la jungle urbaine alentour.

Cette fois-ci, il ne m'a pas lâchée.
Tous les deux, nous avons rencontré la verticalité...












L'horizontalité paisible









Nous avons ressenti la profondeur,
















ainsi qu'une impression d'apesanteur.